Aung San Suu Kyi entre au Parlement birman
Aung San Suu Kyi, chef de file du principal parti d’opposition birman, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), entre pour la première fois de sa carrière politique au Parlement. Son score dépasserait les 80%.
La LND annonce un score de 82%, mais les chiffres officiels ne seront pas connus avant le milieu de la semaine. Le résultat est historique pour Aung San Suu Kyi, figure de l’opposition politique birmane, car il lui permet de rentrer au Parlement pour la première fois de sa vie, les élections législatives de 1990 ayant été annulées par la junte au pouvoir. Cette élection vient ainsi en reconnaissance d’une lutte acharnée de vingt ans pour la démocratie, dans un pays où son parti n’a pas toujours eu le droit de s’exprimer. Interdit en 1990 suite aux élections, il a été finalement légalisé définitivement en décembre 2011, ce qui lui permet de présenter des candidats aux législatives.
Si elle était partie favorite dans sa circonscription de Kahwmu, Aung Sang Suu Kyi n’en attendait pas moins le verdict des urnes, d’autant que c’était la première fois depuis 1990 qu’elle se confrontait au suffrage populaire.
Le vent de démocratisation qui souffle en Birmanie profite à tout le pays. Lors de sa dernière visite dans le pays, en janvier dernier, Alain Juppé, le Ministre français des affaires étrangères, a affirmé vouloir adapter les sanctions économiques internationales qui pèsent sur la Birmanie à sa démocratisation progressive. Le passage, en mars 2011, d’une junte militaire à un gouvernement civil réformateur, a ainsi marqué un tournant important dans l’histoire du pays. Certes, le Parti gouvernemental, le Parti de la solidarité et du développement de l’Union, (USDP), détient toujours 80% des sièges depuis les législatives de 2010 qui avaient été boycottées par la LND. Mais sur les 45 qui étaient à pourvoir aujourd’hui, beaucoup sont bien partis pour changer de main : la LPD serait en tête des suffrages dans les 44 circonscriptions où elle a présenté des candidats.
L’ouverture et la démocratisation de la Birmanie sont attendues par tous. Pour autant, si l’élection d’Aung San Suu Ky est porteuse d’espoir, elle ne doit pas masquer le chemin qu’il reste à parcourir : le processus électoral n’est aujourd’hui toiujours pas transparent, et un quart du Parlement birman est toujours constitué de militaires nommés par le pouvoir en place.